Le candidat Nabil Karoui, qualifié pour le second tour de la présidentielle en Tunisie, restera en prison sur décision de la justice.
Détenu pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, l’homme d’affaires tunisien a vu, ce mercredi, sa demande de remise en liberté une nouvelle fois rejetée.
«Le juge a refusé de statuer, se déclarant incompétent », a déclaré son avocat Kamel Ben Messoud. «C’est la troisième juridiction à se déclarer incompétente », a déploré un autre de ses défenseurs, Nazih Souii qui a souligné que la Cour d’appel et la Cour de Cassation ont déjà refusé de statuer sur le dossier au courant de ce même mois.
L’homme d’affaires Karoui qui est poursuivi depuis 2017, a été arrêté le 23 août dernier, soit 10 jours avant le début de la campagne. Sa candidature ayant été validée par l’organe en charge des élections (Isie), puisqu’il n’a pas encore été condamné, il a dû compter sur les services de son épouse Salwa Smaoui et de sa chaîne de télévision Nessma, pour faire compagne.
Au premier tour du scrutin tenu dimanche 15 septembre, il est arrivé en seconde position (15,58%), derrière l’universitaire Kais Saied (18,4%), d’après les résultats officiels préliminaires rendus publics mardi. Les deux hommes s’affronteront au second qui, selon l’Isie, pourrait être organisé le 6 octobre (date des législatives), ou le 13 octobre.
La défense de Karoui a prévu faire appel de la décision de la justice pour permettre à son client de battre compagne dans les règles de l’art. La demande de sa libération est soutenue aussi à l’extérieur du pays.
Le détenu a, de son côté, accusé ouvertement, dans une interview gérée par ses avocats, le gouvernement et le parti islamiste Ennahdha d’avoir orchestré son arrestation.