La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a déclaré vouloir poursuivre pour «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité» deux ex-chefs de milice centrafricains, Patrice-Edouard Ngaïssona, président de la Fédération centrafricaine de football et le député Alfred Yekatom, dit «Rambo».
Les deux mis en cause Ngaïssona et Yekatom ont comparu ce jeudi devant les juges lors d’une audience dite de confirmation des charges devant la chambre préliminaire de la CPI, en vue de l’ouverture d’un éventuel procès.
«Cette chambre n’a pas vocation à se prononcer sur la culpabilité des suspects. Elle cherche à déterminer s’il existe des preuves suffisantes» pour justifier l’ouverture d’un procès, a déclaré le juge Antoine Kesia-Mbe Mindua.
Les deux hommes, anciens chefs de milice anti-balaka, sont accusés par les services de la procureure Fatou Bensouda de meurtres, viols, actes de torture, mutilations, destruction de biens et de bâtiments religieux, attaques contre des civils et enrôlement d’enfants soldats. La CPI a joint en février les deux affaires afin « d’accroître l’équité et la rapidité de la procédure ».
Patrice-Edouard Ngaïssona, 52 ans, est soupçonné d’avoir commis ou aidé à commettre des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans l’ouest de la Centrafrique entre septembre 2013 et décembre 2014.
Depuis la crise née du renversement de l’ex président Francois Bozizé, l’Etat ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national et des groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l’or et le bétail.
Début septembre, le président français Emmanuel Macron a rappelé à son homologue centrafricain, Faustin Archange Touadéra, en visite à Paris, la nécessité de «faire tous les efforts pour que l’accord de paix soit bien respecté par les groupes armés».
Six mois après la signature de l’accord conclu en février entre le gouvernement et 14 groupes armés, la paix tarde à revenir en Centrafrique.