Le nouveau Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdock a formé un comité chargé d’enquêter sur la répression meurtrière d’un sit-in de manifestants qui avait fait des centaines de victimes en juin à Khartoum, ont rapporté des médias d’Etat.
Au moins 127 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées lors de la dispersion par des hommes armés en tenue militaire dans un rassemblement devant le quartier général de l’armée à Khartoum, d’après un comité de médecins proche du mouvement de contestation.
L’agence officielle Suna a indiqué tard samedi que le Premier ministre Abdallah Hamdok avait lancé une «enquête indépendante» sur ces incidents.
Un comité indépendant composé de sept personnes, dont des représentants des ministères de la Justice, de l’Intérieur, de la Défense et d’autres membres indépendants, qui est chargé de l’enquête présentera, selon Suna, son rapport au Premier ministre, dans les trois mois à venir.
Le nouveau gouvernement devra aussi se focaliser sur la conclusion d’accords de paix avec les groupes rebelles dans les régions du pays en conflit, notamment ceux ayant rejeté l’accord de transition.
Cet accord trace les grandes lignes de la transition et mentionne la nécessité de faire la paix avec les rebelles armés dans les six mois. Des centaines de milliers de personnes ont été tuées dans les conflits au Darfour, au Nil Bleu et au Kordofan-sud, et des millions ont été déplacées.
L’autre défi du gouvernement sera de relancer l’économie qui s’est écroulée après la sécession du Sud en 2011, le Soudan ayant été privé des trois quarts de ses réserves de pétrole, le tout, aggravé par deux décennies de sanctions américaines pour violations des droits humains, levées en 2017.
C’est cette détresse économique des Soudanais qui a été la cause principale du déclenchement des manifestations en décembre 2018. Durant les huit mois de manifestations, plus de 250 personnes ont péri dans la répression, selon un comité de médecins proche de la contestation.