Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a plaidé, mercredi, pour la limitation de mandats des chefs d’Etat, estimant que ce principe répond au désir des populations d’éviter la monotonie à la tête du pays.
« Le peuple aspire au changement de manière périodique et la limitation de mandats lui offre cette opportunité », a-t-il indiqué devant nombreux anciens chefs d’Etats et de hautes personnalités issues des organisations régionales et continentales, réunis à Niamey dans le cadre d’une Conférence internationale sur le Constitutionalisme et la Consolidation de la Démocratie en Afrique.
Le dirigeant nigérien a réitéré, à cette occasion, sa décision de ne pas se représenter pour un troisième mandat, lors de la présidentielle de 2021 dans son pays.
« Je respecterai scrupuleusement les dispositions de la République du Niger. Mon désir le plus ardent est de passer le pouvoir en 2021 à un successeur démocratiquement élu, ce sera une première dans notre pays depuis son accession à l’indépendance », a assuré Issoufou.
Il s’est dit convaincu de « la nécessité de l’alternance démocratique qui permet la respiration démocratique ». Et d’ajouter que « la respiration démocratique favorise la stabilité des institutions. Passer le pouvoir en 2021 à un successeur démocratiquement élu sera ma plus belle réalisation ».
Modifier la Constitution en vue de faire plus de mandats est une démarche qui tente certains dirigeants africains. Issoufou a rappelé que « la stabilité des pays est intimement liée au respect des dispositions constitutionnelles. Très souvent, l’interprétation de la Constitution et la volonté de certains dirigeants ou de certains régimes à ‘triturer’ les Constitutions ont précipité certains des pays dans des situations peu souhaitables ».
D’après ce chef d’Etat, 12 pays sur le continent n’ont aucune limitation de mandats, six l’ont aboli et deux ont modifié cette limitation. Toutefois, le plus grand nombre, soient 35 pays, ont limité leurs mandats.
La Conférence qui se tient du 2 au 4 octobre à Niamey est organisée par le National Democratic Institute (NDI) en partenariat avec Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), Africa Forum et la Fondation Koffi Annan.
Les anciens présidents du Benin (Nicéphore Soglo), du Nigeria (Goodluck Jonathan), du Niger (Mahamane Ousmane) et de la Centrafrique (Catherine Samba-Panza) devraient être comptés parmi les participants.