Comme promis, le président nigérian, Muhammadu Buhari, s’est rendu ce mercredi 2 octobre en Afrique du Sud, dans la suite de la vague de violences meurtrières dirigées contre les étrangers il y a un mois, principalement dans la plus grande ville, Johannesburg, soldée par la mort d’au moins 10 personnes et des dégâts considérables.
Près d’un millier de Nigérians avaient alors quitté l’Afrique du Sud, tandis qu’à Lagos, une dizaine de magasins sud-africains étaient vandalisés en représailles. Pretoria avait annoncé la fermeture « temporaire » de ses missions diplomatiques au Nigeria en faisant état de « menaces ». Le géant sud-africain des télécommunications MTN avait également suspendu, momentanément, les activités de ses agences dans le pays.
Buhari avait déjà envoyé un représentant en Afrique du Sud pour évoquer les « inquiétudes » du Nigéria au président sud-africain Cyril Ramaphosa. Pretoria avait présenté ses « sincères excuses » aux Nigérians.
Si les deux chefs d’Etats, à la tête de deux premières puissances économiques du continent africain, devraient s’entretenir ce jeudi dans le cadre du renforcement de la coopération commerciale et politique entre leurs pays, le dossier de violences xénophobes sera nécessairement aussi à l’ordre du jour des discussions.
Selon la présidence nigériane, Buhari espère, au cours de sa visite, « trouver des bases communes pour bâtir des relations harmonieuses » entre les ressortissants des deux pays. Il devrait également plaider auprès de son homologue pour que les Nigérians victimes de violences puissent obtenir réparation.
Qu’à cela ne tienne, l’Afrique du Sud continue à soutenir que ses ressortissants ne sont pas xénophobes et ses relations avec les pays africains restent solides malgré ces violences à l’encontre des étrangers.
Un rapport préliminaire d’une équipe d’envoyés spéciaux déployée par Ramaphosa pour diffuser des messages de solidarité à plusieurs pays africains après la vague de violences xénophobes, indique que les excuses de Pretoria ont été saluées et les délégations bien accueillies, selon un communiqué de la présidence sud-africaine.