Des négociations entre l‘Égypte, l’Éthiopie et le Soudan à propos d’un méga barrage que l’Ethiopie construit sur le Nil, ont abouti à une impasse, a affirmé samedi Le Caire.
«Les négociations sur le barrage de la Renaissance sont dans une impasse», a déclaré le ministère égyptien de l’Irrigation dans un communiqué publié à l’issue de nouveaux pourparlers qui se sont tenus à Khartoum.
L’Égypte craint que la construction du grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu, entamée en 2012 par l’Éthiopie, n’entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90 % pour son approvisionnement en eau.
Selon le Caire, la délégation éthiopienne «a rejeté toutes les propositions qui prennent en compte les intérêts de l’Egypte en matière d’eau» et a présenté une proposition qui «manque de garanties» sur la façon de gérer de possibles sécheresses dans l’avenir.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré ensuite sur Twitter qu’il avait suivi de près ces négociations, « qui n’ont débouché sur aucun résultat positif».
D’un autre côté, le ministre éthiopien de l’Eau et de l‘Énergie, Seleshi Bekele a déclaré que «les allégations selon lesquelles les négociations se sont achevées sur une impasse sont totalement fausses».
Le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée.
L’absence d’accord sur le Nil entre l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte pourrait avoir de «graves conséquences humanitaires», a estimé récemment le cercle de réflexion International Crisis Group dans un rapport.
«Les parties pourraient (s’acheminer vers un) conflit, avec de graves conséquences humanitaires, s’ils ne peuvent pas formuler de solutions techniques permettant à la construction du GERD de se dérouler de manière à éviter les chocs économiques et environnementaux des pays en aval », a prévenu International Crisis Group dans un rapport.
Le barrage de la Renaissance est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6.000 mégawatts.