La justice tunisienne vient d’accorder la liberté à Nabil Karoui, candidat qualifié pour le second et dernier tour de la présidentielle anticipée en Tunisie, prévu pour le 13 octobre prochain.
L’homme d’affaires et des médias était détenu depuis le 23 août, dix jours avant le début de la campagne pour le premier tour de l’élection présidentielle. Il était poursuivi pour fraudes fiscales et blanchiment d’argent, mais de nombreuses personnalités parlent plutôt d’une arrestation à connotation politique.
Plusieurs demandes de libération introduites par ses avocats ont été rejetées, et c’est depuis la prison que M. Karoui a réussi à récolter 15,58% des voix au premier tour, lui valant donc une place au second tour, où il affrontera le juriste Kais Saied, (18,4% au premier tour).
Ce mercredi, soit deux jours avant la fin de la campagne pour le second tour du scrutin, la Cour de Cassation a décidé d’annuler le mandat de dépôt contre Nabil Karoui. Il est libre, mais il reste inculpé pour fraude fiscale et blanchiment d’argent, et les enquêtes vont se poursuivre.
La libération prononcée ce mercredi prend l’allure d’un coup de théâtre, puisque rien ne le présageait. Tous les recours pour cette libération avaient été rejetés, et la télévision nationale se disait même prête à se délocaliser dans la prison, pour enregistrer le débat entre les deux candidats du second tour. Ce débat est prévu pour ce vendredi soir.