La mission de Médecins sans frontières à Conakry a demandé plus de financement pour lutter contre le VIH et la tuberculose en Guinée, lors de la présentation mardi à la presse, d’un rapport sur la situation de la maladie.
«Il faut alerter la société civile et les bailleurs de fonds de la Guinée qu’ils doivent maintenir leurs financements, l’objectif c’est de diminuer la transmission du VIH dans la population et de pouvoir maintenir une prise en charge adéquate des porteurs de VIH », explique Arnaud Badigné, chef de mission de MSF à Conakry.
La lutte contre le VIH et la tuberculose en Guinée accuse un grand retard par rapport au reste du continent, note Médecins sans frontières dans un rapport.Le nombre de nouvelles infections a été revu à la hausse. Il passe de 6.400 par an à 7.200 à partir de cette année. Toutes les deux heures un malade meurt du VIH en Guinée.
Près de 120.000 personnes sont infectées par le VIH en Guinée, seulement 40% sont sous traitement. L’année dernière les malades ont souffert de la rupture des ARV.
La conférence de reconstitution des ressources financières envers le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour la période 2020-2022a permis de réunir 14 milliards de dollars, jeudi à Lyon. Un « succès pour les malades du monde entier », selon les ONG.
La somme record devrait permettre, selon le Fonds mondial, de sauver 16 millions de vies supplémentaires et de mettre fin aux épidémies dues aux trois maladies d’ici à 2030.
Le président français Emmanuel Macron a rappelé que l’objectif « d’éliminer le sida, la tuberculose et le paludisme de la surface de la Terre » pour 2030 était « atteignable si, aujourd’hui, nous sommes à la hauteur de nos responsabilités ».
De nombreux Etats africains sont devenus des contributeurs au Fonds mondial de lutte contre le sida, en plus des budgets nationaux pour la santé, ou augmenter leur participation.
Le Kenya a ainsi accru sa contribution de 20 % et la porte à 6 millions de dollars, le Nigeria la porte à 12 millions de dollars. La Côte d’Ivoire a promis 1,5 million de dollars et le Zimbabwe 1 million de dollars. Le Mali devient donateur avec la somme d’un demi-million d’euros et la République centrafricaine s’est engagée pour près d’un million d’euros.