L’Organisation des Nations unies (ONU) fait face à un important manque de liquidités, et «notre travail et nos réformes sont en danger», a prévenu cette semaine le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, précisant que certains membres de l’organisation ne paient pas leurs cotisations annuelles.
Si les États ne remplissent pas les coffres de l’ONU, ceux-ci risquent d’être vides à un point tel qu’il faudra réduire le budget accordé aux missions de maintien de la paix, en plus d’entamer le mois de novembre sans disposer de l’argent nécessaire pour payer les salaires des employés des Nations Unies, a mis en garde Guterres.
Quelque 129 des 193 Etats membres de l’ONU ont pour l’instant acquitté leur cotisation annuelle, a indiqué Stéphane Dujarric, le porte-parole de Guterres. «Il faut que les autres s’acquittent de la leur de manière urgente et complète», a souligné Dujarric. Parmi les pays retardataires, on retrouve les États-Unis.
Dans une note adressée aux États membres, le SG de l’ONU indique que c’est «la pire crise de liquidités que l’ONU ait connue depuis près de 10 ans ».
«L’Organisation court le risque d’épuiser ses réserves de liquidités d’ici à la fin du mois et de ne pas effectuer les paiements au personnel et aux fournisseurs », lit-on dans une déclaration du Secrétariat général.
Payer les sommes dûes est ainsi « le seul moyen d’éviter un défaut qui risquerait de perturber les opérations au niveau mondial », a rappelé le porte-parole.
«Le secrétaire général a en outre demandé aux gouvernements de s’attaquer aux raisons sous-jacentes de la crise et de s’entendre sur des mesures visant à assainir l’ONU sur le plan financier », a ajouté Dujarric.
De fait, à la fin du mois de septembre, seulement 70% de la somme nécessaire pour l’exercice 2019 de l’ONU, avaient été versés, contre 78% à la même période, l’an dernier, précise la même source, ajoutant que le 8 octobre, les Etats membres ont versé 1,99 milliard de dollars pour combler le budget dit « ordinaire » des Nations unies.