Alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en Guinée-Conakry avait fixé la date du 28 décembre pour la tenue des élections législatives, un envoyé spécial de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dans le pays, Tiema Coulibaly, a indiqué, lundi, que cette date était « à reconsidérer ».
L’OIF, qui est un acteur accompagnant le processus électoral en Guinée, a estimé que la date du 28 décembre « n’est pas tenable », lors d’une conférence de presse animée conjointement avec la CENI, à Conakry.
« Nous avons procédé à une évaluation, et cette évaluation nous a amené à établir que le chronogramme qui avait été proposé par la CENI était difficile à mettre en œuvre. Ainsi, nous avons procédé à un certain nombre de recommandations dont le gouvernement guinéen a pris acte. Aujourd’hui je suis en mesure de vous dire que la date du 28 décembre pour l’organisation des élections législatives est à reconsidérer. Cette date sera difficile à mettre en œuvre », a déclaré Coulibaly.
Et de poursuivre, « la CENI elle-même travaillera à non seulement approfondir les diligences qui sont en cours pour le déploiement des équipes pour l’enrôlement et toutes les opérations préparatoires pour la collecte et le traitement de données et la centralisation. Et de la même manière, elle continuera sa réflexion afin de déterminer un nouvel agenda concernant les consultations électorales pour élire les députés ».
La recommandation de l’organisation internationale devait convenir à l’opposition qui s’était déjà opposée à la date proposée par la CENI, considérant que cette échéance était pour servir les desseins présidentiels du président Alpha Condé qui serait tenté de modifier la Constitution afin de concourir à un troisième mandat en 2020.
Les élections législatives devaient se tenir depuis fin 2018 ou début 2019, mais elles avaient été reportées pour des raisons politiques et techniques. En janvier passé, le chef de l’Etat avait prolongé le mandat du Parlement jusqu’à l’installation d’une nouvelle législature.
Actuellement le pays en ébullition en raison des manifestations organisées par un collectif de partis de l’opposition, de syndicats et de la société civile, avec pour objectif d’empêcher un éventuel troisième mandat du président sortant Alpha Condé. Dix manifestants auraient déjà trouvé la mort dans des heurts, selon l’opposition.