Le Conseil national de la communication au Burundi a présenté, la semaine dernière, un « Code de conduite des médias et des journalistes en période électorale 2020», auquel tous les médias désireux de couvrir les élections générales de 2020 ont l’obligation de s’y soumettre en signant le texte.
L’organe gouvernemental qui régule les médias a invité une trentaine de responsables des médias burundais pour des « échanges sur un projet de code de conduite » préparé par ses soins. Après une brève présentation, le Conseil a demandé à ses invités de signer immédiatement ce texte.
Si certains médias n’ont pas trouvé d’inconvénients de s’aligner aux injonctions des autorités, l’hebdomadaire Iwacu et la radio Isanganiro, indépendants, refusent toujours d’obtempérer, malgré l’échéance du dimanche 20 qui leur avait donné pour parapher le document.
En effet, le texte, qui s’applique également aux journalistes étrangers exerçant au Burundi ou qui seront accrédités pour couvrir le scrutin, encadre de façon draconienne la couverture des élections, en interdisant, à titre d’exemple, l’utilisation des sondages ou des résultats électoraux autres que ceux annoncés officiellement par la Commission électorale indépendante.
Le document prévient qu’en « aucun cas, les résultats de sondages ne peuvent être considérés comme une source d’information pour les médias ».
Les journalistes qui sont contre le texte dénoncent le désir du pouvoir d’avoir un contrôle sur leurs activités durant les élections.
Pour l’organe gouvernemental qui régule les médias, le code proposé est censé permettre aux journalistes de travailler « professionnellement ». Et, dans tous les cas, les obligations du texte s’appliquent à tous les médias, « signataires et non signataires ».