Ils sont près de 10.000, les enfants (filles et garçons) enrôlés en tant que soldats par des milices en Centrafrique, soit quatre fois plus qu’il y a deux ans, révèle l’ONG «Save the Children».
«Deux ans après le déclenchement de la guerre civile meurtrière en République centrafricaine (RCA) en 2012, le nombre des enfants, filles et garçons âgés de moins de 18 ans, recrutés par les groupes armés, a été multiplié par quatre», précise l’ONG dans un rapport publié jeudi.
D’après ce rapport, les raisons à l’origine de la présence de ces enfants dans les rangs des milices armées sont nombreuses. Si certains enfants ont été contraints de rejoindre les groupes armés, d’autres l’ont fait de leur propre chef, dans l’espoir de s’assurer une certaine protection ou encore d’avoir une source de revenu pour subvenir aux besoins élémentaires de leurs familles. En revanche, certains de ces enfants soldats, ont été animés par un esprit de vengeance, après la perte de leurs parents ou de l’un de leur proche famille.
Les témoignages recueillis par Save the Children font aussi état des souffrances morales et physiques subies par ces adultes en devenir. Certains enfants ont encore du mal à se remettre des atrocités et des expériences traumatisantes vécues sur le front des combats. Aussi, en plus du combat, d’autres fardeaux étaient imposés aux enfants comme acheminer les provisions de lieu en lieu.
L’organisation dédiée aux enfants, exprime dans son rapport, sa crainte de voir les recrutements d’enfants en Centrafrique continuer en l’absence d’une action forte.
«A moins que des interventions rapides et soutenues soient menées, davantage d’enfants courent le risque de se faire recruter ou enrôler de nouveau», précise-t-elle.
En tout cas, la seule présence des forces des Nations unies en RCA, ne suffit pas pour dissuader les groupes armés à recruter des enfants, tout comme elle peine à mettre fin aux combats dans ce pays.
Pas plus tard qu’hier jeudi, des affrontements ont opposé des rebelles musulmans ex-Séléka et chrétiens anti-Balaka dans la ville de Mbres, faisant une trentaine de morts et de nombreux blessés.