Le Nigéria, premier producteur africain de pétrole cherche à développer son agriculture en alternative de l’or noir, dont les cours mondiaux sont en chute libre depuis le début de 2014.
Les autorités nigérianes annoncent être sur le point d’atteindre l’objectif de création de 3,5 millions d’emplois dans l’agriculture. Ces prévisions entrent dans le cadre de l’Agenda de Transformation de l’Agriculture (ATA).
Il s’agit d’un ensemble de réformes lancées en 2011 et qui visent, à l’horizon 2015, une augmentation de la production alimentaire à 20 millions de tonnes, la création de 3,5 millions d’emplois dans l’agriculture et les secteurs para-alimentaires, ainsi que l’autonomie du Nigéria en production de riz.
Le président nigérian, Jonathan Goodluck est optimiste quant à l’avancement de ce programme et pense même que les résultats pourraient dépasser les prévisions.
Depuis sa mise en place, l’ATA a déjà permis la création de trois millions d’emplois dans l’agriculture et a drainé un investissement de 5,6 milliards de dollars.
Parmi les initiatives préconisées par le gouvernement pour assurer la réussite de cet Agenda, il y a l’amélioration de l’accès aux engrais et aux semences, aux services financiers et aux marchés à plus forte valeur ajoutée.
Goodluck va loin dans ses projections en préconisant qu’à l’allure où l’agriculture soutient de plus en plus l’économie du pays, elle pourrait devenir la première ressource en remplacement du pétrole dont les cours mondiaux ne font que dégringoler.
Le Nigéria produit actuellement environ 2 millions de barils de brut par jour, soit l’équivalent de 70% des recettes du pays.
La ministre nigériane des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala avait annoncé, le mois passé, que la baisse des prix du pétrole commencerait à se faire sentir dans son pays à partir du mois de novembre 2014. Pour cela, non seulement la participation de l’or noir au budget de l’Etat était revu à la baisse, mais aussi le pays devait entre autres, s’appuyer sur d’autres ressources non pétrolières.
Selon les estimations avancées, si le gouvernement d’Abuja continue à soutenir l’agriculture en termes de ressources et de cadres institutionnels et juridiques favorables, le Nigeria atteindra bientôt son autosuffisance alimentaire et pourra être un exemple pour l’ensemble de l’Afrique.