«La Mauritanie ne peut pas rester confinée dans une posture de spectateur concernant le conflit du Sahara», a déclaré ce jeudi à Nouakchott, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh, estimant qu’«il est temps de régler le problème du Sahara».
«Nous sommes actifs et préoccupés» par ce différend territorial «mais ne nous soutenons aucune partie», a tenu à préciser le chef de la diplomatie mauritanienne à l’issue du conseil de gouvernement hebdomadaire de ce jeudi.
Et le ministre Ould Cheikh de conclure que «nous ne sommes pas des spectateurs et nous voulons que ce conflit soit réglé dans un bref délai», estimant qu’«il est temps de trouver une solution juste et durable acceptée par toutes les parties à ce conflit qui a causé une grande souffrance aux peuples et la paralysie de l’Union du Maghreb Arabe».
C’est la première réaction officielle d’un pays maghrébin au discours prononcé ce mercredi par le Roi du Maroc Mohammed VI à l’occasion du 44e anniversaire de la Marche verte, et dans lequel le souverain marocain a exprimé l’engagement de son royaume «à établir des relations saines et solides avec les Etats maghrébins frères».
«Les espoirs et les attentes sont énormes; les défis sont nombreux et complexes. Mais, on peut déplorer que certains n’en mesurent pas l’importance», a prévenu le Roi Mohammed VI, ajoutant que «notre ennemi commun réside dans l’immobilisme et le faible niveau de développement que connaissent encore nos cinq peuples».
Contrairement à son prédécesseur Mohamed Ould Abdel Aziz qui alignait souvent la position de son pays dans le dossier du Sahara, sur celle de l’Algérie qui soutient de manière inconditionnelle le Polisario, le nouveau président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, semble opter pour une neutralité plutôt positive.
Il n’est d’ailleurs pas exclu que le nouveau président mauritanien prenne ses distances du Polisario, puisque depuis son investiture le 2 août dernier, Ghazouani n’a reçu à Nouakchott, aucun des hauts cadres du Front sahraoui qui avaient pourtant l’habitude de se rendre à la moindre occasion, au palais présidentiel de la Mauritanie.
De surcroit la Mauritanie qui avait reconnu la «RASD» en 1984, n’a jamais donné son agrément pour l’établissement d’une «ambassade» du Polisario à Nouakchott.