Le président camerounais Paul Biya a annoncé, par décret signé dimanche, la nouvelle date pour les élections législatives et municipales, soit le 9 février 2020, après deux reports.
« Le corps électoral est convoqué le dimanche 9 février 2020 à l’effet de procéder à l’élection des députés et des conseillers municipaux », fait part un communiqué de la présidence.
Prévues initialement en 2019, ces deux élections ont été reportées à deux reprises en raison, entre autres, de l’insécurité qui battait le record dans deux régions anglophones séparatistes, au nord-ouest du pays, où les affrontements entre forces de l’ordre et indépendantistes ont déjà fait 3 000 morts en deux ans, selon des ONG.
Lors de la présidentielle en octobre 2018, la participation n’avait atteint que 5% dans ces régions, soit près de dix fois moins que dans l’ensemble du pays. Alors que les tensions n’ont pas encore totalement pris fin, d’aucuns se demandent ce qu’il en sera lors des scrutins. Le pays fait également face aux attaques jihadistes de Boko Haram.
Mais le parti au pouvoir rassure ; « les conditions pour faire ces élections sont réunies », a déclaré Grégoire Owona, secrétaire général adjoint de la formation.
Contacté par l’AFP, le secrétaire général du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Christopher Ndong, a indiqué que son parti avait besoin de « temps pour réfléchir » avant de se prononcer sur les élections. « Nous avons demandé que certaines conditions préalables soient réunies, telles que la révision du code électoral », a-t-il fait savoir.
Le leader du MRC, Maurice Kamto, était arrivé deuxième lors de la présidentielle passée. Il avait dénoncé un « hold up électoral ».