Le chef du parti tunisien d’inspiration islamiste d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a été élu mercredi président de l’Assemblée des représentants du peuple (Parlement), dès le premier tour à la majorité absolue, lors du vote tenu en marge de la plénière inaugurale du nouveau mandat, 2019/2024, de cette Assemblée.
Ghannouchi était en lice pour ce poste aux côté de trois autres candidats, notamment Ghazi Chaouachi, Abir Moussi et Marouen falfal. Ne disposant que d’un quart des sièges au Parlement, Ennahdha a dû consentir à quelques compromis, dont un accord avec le parti Qalb Tounès, (au cœur de la Tunisie), de Nabil Karoui qui était arrivé deuxième lors de la présidentielle passée malgré son emprisonnement pour des soupçons de blanchiment et de fraude fiscale.
Le parti Qalb Tounès avait pourtant déclaré qu’il ne s’allierait pas avec Ennahdha, l’accusant d’être à l’origine de la détention de son président et candidat. Son discours a changé ces derniers jours, évoquant même le désir d’un gouvernement d’union nationale qui fasse prévaloir « l’intérêt du pays ».
Le nouveau président du Parlement, 78 ans, leader du parti islamo-conservateur Ennahadha depuis vingt-quatre ans, était arrivé en tête des législatives du 6 octobre.
Son élection intervient au moment où Ennahdha se prépare à annoncer, d’ici vendredi, le nom du Premier ministre. Mercredi, Ghannouchi avait indiqué que « c’est possible que le chef du gouvernement soit issu du premier rang d’Ennahdha, (ou) du 10e rang d’Ennahdha (ou) des amis d’Ennahdha. Mais il ne va pas être en dehors de ce cercle ».