Des habitants de Tamatave, la capitale économique de Madagascar, ont manifesté, lundi 22 décembre, leur ras-le-bol contre les multiples délestages du courant électrique que connaît leur ville depuis plusieurs semaines.
Cette manifestation n’est pas la première depuis le début des coupures du courant électrique, mais elle a la particularité d’avoir dégénéré. Les habitants mécontents qui se sont livrés au pillage des magasins dans le centre-ville ou encore à la destruction des biens publics, se sont affrontés pendant plusieurs heures avec les forces de l’ordre.
Pour éviter les débordements, les forces de l’ordre ont dû recourir aux tirs des coups de feu en l’air, en plus de l’usage des grenades lacrymogènes. L’on déplore un mort, six blessés dont trois gendarmes et 39 personnes arrêtées.
Tamatave (ou Toamasina), située à 350 km à l’Est d’Antananarivo, sombre des heures durant dans le noir depuis que JIRAMA, la compagnie nationale de distribution d’eau et d’électricité, a été contrainte de réduire sa production et de procéder immanquablement à des délestages. JIRAMA fait face à de sérieuses difficultés financières, lesquelles l’empêchent d’assurer efficacement ses services. D’où la colère de ses abonnés qui ne bénéficient plus que de deux à quatre heures d’électricité par jour.
La semaine dernière, cinq nouveaux groupes électrogènes ont été envoyés dans la ville, mais sans satisfaire les attentes des habitants. Ainsi, la promesse du retour à la situation normale faite par JIRAMA traîne encore au grand dam de ses abonnés.
Outre des dégâts consécutifs aux délestages déplorés par les Tamataviens, comme le travail au ralenti pour certaines professions ou la détérioration des aliments et des produits pharmaceutiques, les Malgaches pensent déjà, à l’approche de la fin d’année, aux différentes fêtes qu’ils sont censés organiser. Ils exigent de ce fait des « solutions urgentes » pour mettre fin à tous ces désagréments.
De leur côté, les autorités malgaches appellent au calme et promettent de résoudre les problèmes techniques qui bloquent le fonctionnement des groupes électrogènes, d’autant plus que l’économie du pays risque aussi d’en payer les frais.