Le secrétaire général adjoint des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, s’était rendu samedi dernier à Beni, où des émeutes ont visé les Casques bleus, accusés de ne rien faire face aux massacres des habitants civils de cette région, du nord-est de la République Démocratique du Congo, (RDC).
«Le message est qu’il ne faut pas se tromper d’ennemis», a déclaré M. Lacroix, en visitant une base de l’ONU saccagée lundi dernier à Beni, par des émeutiers qui demandaient le départ des Casques bleus.
Deux personnes ont été lynchées samedi à Beni, par la foule qui les accusait d’être des membres d’un groupe armé d’origine ougandaise, les Forces démocratiques alliés (ADF), accusées d’avoir tué dans la région de Beni plus de 100 personnes depuis le 5 novembre, et plus de 1.000 depuis 2014.
La veille, au moins 14 personnes ont été tuées dans une nouvelle attaque en zone rurale au nord de Beni, a indiqué Janvier Kasahirio, membre de la société civile. Mais aucune source militaire ou onusienne n’a confirmé ces chiffres.
«Nous, nous sommes du côté du peuple de cette région, du peuple congolais. L’ennemi c’est ceux qui attaquent et tuent la population», a déclaré le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU qui s’est rendu à Biakato, où trois agents de la riposte anti-Ebola ont été tués dans une attaque armée dans la nuit de jeudi à mercredi derniers.
Les autorités congolaises ont annoncé lundi dernier des opérations militaires «conjointes» avec les Casques bleus pour rétablir la sécurité à Beni.
Historiquement des rebelles ougandais musulmans hostiles au régime du président Yoweri Museveni, les ADF se sont repliés dans l’est du Congo au milieu des années 90. Leur nombre est estimé à quelques centaines. Il ne s’agit pas d’«un groupe militaire qui est clairement identifiable», a déclaré mercredi le porte-parole de la Monusco.