Deux fermiers sud-africains blancs qui avaient tenté d’enfermer vivant, un Noir dans un cercueil, provoquant un tollé en Afrique du Sud, ont vu leur peine réduite, en appel, à cinq ans de prison.
«Ce tribunal a estimé que les parties qui ont fait appel auraient dû être reconnues coupables de coups et blessures volontaires et non de tentative de meurtre», a déclaré la juge Yvonne Thokozile Mbatha de la Cour suprême d’appel à Bloemfontein (centre) qui a condamné les deux fermiers à cinq ans de prison chacun.
En 2017, Theo Martins Jackson avait été condamné à dix-neuf ans de réclusion, dont cinq avec sursis, et Willem Oosthuizen à seize ans de réclusion, dont cinq avec sursis.
« Je déclare les deux accusés coupables de tentative de meurtre », avait alors annoncé la juge Segopotje Mphahlele au tribunal de Middelburg (nord-est), dans une salle d’audience bondée qui a salué le jugement par des chants.
Pendant l’énoncé du jugement, des jeunes du Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) avaient défilé devant le tribunal en transportant des cercueils de fortune surmontés d’une croix.
Après leur condamnation en première instance, les deux fermiers blancs ont saisi la cour suprême d’appel, qui a cassé lundi le verdict.
L’affaire, déclenchée par une vidéo postée sur internet, avait fait grand bruit en Afrique du Sud. Sur la vidéo de 20 secondes devenue virale, on voit un jeune homme noir, Victor Mlotshwa, allongé vivant dans un cercueil. Un homme Blanc tente alors de refermer le cercueil, tandis que la victime gémit et essaie coûte que coûte de l’en empêcher. Un des deux agresseurs menace aussi de mettre le feu au cercueil et d’y jeter un serpent.
Dans ce pays, les attaques racistes continuent, près d’un quart de siècle après la fin officielle du régime ségrégationniste d’apartheid, en particulier dans les zones rurales.