Au moins deux leaders de l’opposition gabonaise se trouvaient mercredi dans les locaux de la Police Judiciaire (PJ) à Libreville, pour être entendu sur les violences ayant accompagné les manifestations organisées samedi à l’appel de l’opposition.
En effet, l’opposition gabonaise qui surfe sur la grogne sociale, a appelé à une manifestation pour demander le départ du président Ali Bongo Ondimba.
Ces manifestations sont survenues dans tout le Gabon suite à la parution du dernier livre « Nouvelles affaires africaines » du journaliste français, Pierre Péan dans lequel il prétend que le président Ali Bongo serait un enfant nigérian adopté pendant la guerre du Biafra à la fin des années 1960.L’auteur accuse également Ali Bongo d’avoir falsifié de nombreux documents, dont son acte de naissance et ses diplômes.
Un jeune étudiant a trouvé la mort lors de violents heurts des manifestants avec les forces de l’ordre. Si officiellement on ne parle que d’un mort, le bilan avancé par l’opposition s’élèverait selon le dernier décompte à six morts, des chiffres qu’aucune source indépendante n’a pu confirmer.
D’après le gouvernement la manifestation de samedi était illégale puisqu’elle n’a pas été autorisée par le ministère de l’intérieur.
Pour déterminer les responsabilités des dégâts corporels et matériels occasionnés lors de ces manifestations, la justice a décidé d’entendre certains opposants sur les faits, a précisé le porte-porte de la présidence gabonaise, Alain-Claude Bilie By Nzé. Ce dernier a confirmé que certains leaders politiques de l’opposition ont reçu des convocations de la justice pour «les entendre sur les faits ».
Parmi les opposants présents mercredi dans les locaux de la PJ à Libreville, a-t-il précisé, «nous pouvons citer l’ancien secrétaire général de l’Union africaine (UA), Jean Ping, et le dernier Premier ministre du défunt président Omar Bongo Ondimba, Jean Eyéghé Ndong».
Les deux opposants ont été interrogés pendant une heure, avant d’être relâchés, a précisé Jean-Pierre Rougou, chargé de communication au Front de l’opposition pour l’alternance (Fopa), une coalition de partis.
Concernant la mort du jeune étudiant, Bilie By Nzé qui soutient que « cet assassinat a été perpétré par les manifestants eux-mêmes », a néanmoins assuré qu’une enquête est toujours en cours pour déterminer les circonstances exactes de ce drame.