Le Conseil européen a annoncé lundi la levée des sanctions à l’encontre de deux officiels de la République démocratique du Congo (RDC), l’ancien ministre de la communication, Lambert Mende et l’ex-responsable de la sécurité intérieure au sein de l’Agence nationale de renseignement (ANR), Roger Kibelisa, deux proches de l’ancien président, Joseph Kabila.
Par contre, l’Union européenne a maintenu ses « mesures restrictives individuelles » à l’encontre de 12 autres personnalités sur les 14 qui figuraient sur sa liste des personnes frappées par des sanctions depuis 2016 en raison de graves violations des droits de l’homme et d’entrave au processus électoral.
Les deux figures pour lesquelles les « mesures restrictives » ont été levées, avaient été placées sur la liste européenne pour cause « d’obstruction à une solution pacifique et consensuelle » en vue d’élections dans le pays. Etant donné que les élections ont déjà eu lieu, il n’y a plus de raison, selon le Conseil européen, de les garder sous sanctions.
Mais cette démarche est dénoncée par des défenseurs des droits de l’homme qui continuent à réclamer le renouvellement des sanctions tant que des procédures judiciaires ne sont pas engagées pour des faits ayant conduit à ces sanctions.
Jean-Claude Baka qui préside une branche congolaise de l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme a parlé d’une impunité.
« Mais toutes les infractions qu’ils avaient commises par rapport à la loi, la constitution, par rapport aux instruments juridiques internationaux on en fait quoi ? Parce que les élections ont eu lieu alors il faut les laisser ? », s’est-il interrogé, plaidant pour que la justice soit rendue pour tout le monde. « Pourquoi on doit blanchir x et diaboliser Y ? », a-t-il ajouté.
Le mouvement de lutte pour le changement, LUCHA, a accusé, pour sa part, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, d’avoir facilité cette levée de sanctions contre Mende et Kibelisa.
L’actuel président, élu le 30 décembre 2018, avait en effet plaidé pour un assouplissement des sanctions. « Ces personnalités font aujourd’hui partie de la coalition que nous avons formé. Si nous voulons que les choses se passent bien, nous ne pouvons que plaider en faveur d’une sorte d’assouplissement », avait-il déclaré au journal Le Soir lors d’une visite en Belgique, en septembre.