Une mission d’évaluation du processus de l’organisation des législatives du 16 février en Guinée, conduite par les anciens présidents du Nigeria, Goodluck Jonathan, et du Bénin, Nicéphore Soglo, aurait été menée à Conakry sans la concertation des autorités guinéennes, mais un membre de la mission s’est inscrit en faux contre cette affirmation.
La mission et menée du 9 au 13 décembre passé et commanditée par le National Democratic Institute (NDI), ONG basée à Washington et œuvrant aux pratiques démocratiques, et la fondation Kofi Annan établie à Genève, avait pour objectif d’évaluer la situation qui prévaut ces derniers temps en Guinée.
Ce pays ouest-africain est agité depuis mi-octobre en raison d’une éventuelle révision de la Constitution et de la possibilité pour le président sortant, Alpha Condé de briguer un 3e mandat. Les manifestations se sont déjà soldées par la mort d’au moins 20 civils et d’un gendarme, sans compter des dizaines de personnes arrêtées.
Jonathan et Soglo ont du rencontrer au cours de leur mission, le président guinéen, des membres du gouvernement, ceux de l’opposition et des organisations de la société civile, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et bien d’autres acteurs intervenant dans le processus électoral.
La mission devait ainsi faire des recommandations afin d’éviter des violences électorales et permettre d’aller à des législatives crédibles et apaisées.
Evoquant le séjour de la mission dans le pays, la Radiotélévision guinéenne a affirmé dans un journal, samedi soir, que le chef de l’Etat Condé avait reçu ses deux ex-homologues avant leur départ et avait «exprimé sa surprise» de les voir en Guinée «sans aucune information officielle».
Ces derniers auraient fait part de « leurs regrets et ont reconnu avoir été manipulés par le NDI et la fondation Kofi Annan », tout en présentant leurs «excuses pour la démarche», d’après la Radiotélévision guinéenne.
Un membre de la mission, également un des responsables du NDI, Christopher Fomunyoh, a plutôt assuré que la mission avait été conduite de «manière transparente, en coordination avec les autorités guinéennes».
L’opposant Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), interrogé par un média local, après sa rencontre avec la mission, avait estimé que cette dernière était présente à Conakry «au nom d’une bonne partie de la communauté internationale».