L’ambassadeur américain au Soudan du Sud, Thomas Hushek de retour à Juba après avoir été rappelé pour consultations à Washington, a prévenu mercredi, que son pays n’hésiterait pas à imposer de nouvelles sanctions s’il n’y a pas de progrès satisfaisant pour la formation d’un gouvernement d’union.
«Les sanctions sont un des outils dont nous disposons (…), et nous les utiliserons», a déclaré l’ambassadeur Thomas Hushek au cours d’une conférence de presse à Juba.
La formation d’un gouvernement, initialement prévue en mai, a été reportée une première fois au 12 novembre. Puis un nouveau délai de 100 jours a été accordé aux deux rivaux, le président Salva Kiir et la chef rébelle, Riek Machar, lors d’une réunion en Ouganda rassemblant les partenaires régionaux (Kenya, Ouganda et Soudan, notamment).
Les États-Unis, un des parrains de l’indépendance du Soudan du Sud, avaient rappelé fin novembre leur ambassadeur afin de «réexaminer» leur relation avec le Soudan du Sud.
Lundi, Washington a imposé des sanctions financières ciblées aux ministres sud-soudanais de la Défense et des Affaires gouvernementales, accusés de «faire obstacle» au retour de la paix et le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a menacé de «prendre d’autres mesures contre ceux qui veulent prolonger le conflit».
«Si ceux visés par des sanctions montrent un changement d’attitude et deviennent des partisans et des protecteurs de la paix, ces sanctions peuvent être levées », a tempéré l’ambassadeur Hushek.
Par ailleurs, Kiir et Machar, se sont engagés mardi à former un nouveau gouvernement dans le temps imparti, assurant que si des questions non résolues subsistent, il incombera au nouveau gouvernement de les régler.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013, deux ans après son indépendance du Soudan, lorsque Kiir, un Dinka, a accusé Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’Etat contre lui.