Le militant anticolonialiste franco-béninois Kémi Séba, fondateur du mouvement Urgences panafricanistes, a été interpellé samedi à Ouagadougou, accusé d’avoir tenu des « propos outrageants » à l’endroit du président, Roch Marc Christian Kaboré.
«Kémi Séba a été interpellé à son hôtel dans l’après-midi du samedi par des éléments de la gendarmerie nationale» après une conférence publique sur le franc CFA à l’université de Ouagadougou, a confié à la presse, Hervé Ouattara, le responsable du «Front anti-CFA» qui organisait le débat.
«Il aurait dit que le chef de l’Etat était une passoire politique, que s’il (Kaboré) ne prenait pas ses responsabilités, il serait châtié par la jeunesse, a expliqué l’avocat de Séba, Me Prosper Farama.
« On lui reprocherait aussi d’avoir tenu des propos qui pourraient démoraliser ceux qui se battent au Burkina » contre le terrorisme, a poursuivi l’avocat.
Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capochichi, qui se présente comme un «polémiste et conférencier panafricain, a organisé et participé ces dernières années, en Afrique, à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA.
Il a été plusieurs fois interpellé ou expulsé de pays hôtes de ces rencontres, comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou la Guinée.
Par ailleurs, une réforme majeure du franc CFA a été annoncée samedi par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron à Abidjan.
Le président français Emmanuel Macron a attesté que la France ne siégera plus dans aucune des instances techniques de gouvernance de l’UEMOA et «ne nommera plus de représentant au Conseil d’administration» de l’Union.