L’opposition guinéenne a annoncé, ce lundi 23 décembre à Conakry, la capitale, qu’elle boycottera les législatives prévues le 16 février prochain, de même qu’elle empêchera la tenue du scrutin.
« Nous avons décidé que nous ne pouvons pas participer. Il ne s’agit pas de boycotter et de rester les bras croisés. Nous allons empêcher que ces élections aient lieu», a fait savoir le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, également président de l’UFDG, à l’issue de la réunion des dirigeants d’une vingtaine de partis de l’opposition.
Les adversaires du régime au pouvoir, qui estiment qu’une mascarade électorale est en cours de préparation, ont justifié leur démarche.
« Au niveau de la révision des listes électorales, il y a eu un enrôlement massif de mineurs et il y a eu des intrusions sévères contre l’enrôlement des citoyens qui en ont le droit. Il est évident que ce fichier ne reflétera pas l’état du corps électoral guinéen», a lancé Diallo, ajoutant que «nous ne pouvons pas accepter qu’une élection basée sur ce fichier soit organisée ».
L’opposition a étalé trois conditions pour garantir la transparente et la crédibilité du scrutin : le fichier dont il est question devrait refléter fidèlement l’état du corps électoral, les élections locales devraient être achevées, et le processus électoral devrait être dirigé par un président de la CENI qui soit «compétent, neutre et impartial».
L’opposition guinéenne est également remonté contre les intentions du président Alpha Condé de briguer un troisième mandat en 2020. Le 19 décembre dernier, le chef de l’Etat a rendu public un projet de révision constitutionnelle devant être soumis à un référendum populaire à une date non précisée. L’opposition n’a pas tardé à crier au «coup d’Etat constitutionnel».
Les manifestations déjà organisées par l’opposition, et réprimées par les forces de l’ordre, se sont soldées par la mort d’au moins 20 civils et un gendarme en deux mois. Un appel à manifester massivement a été encore lancé pour ce jeudi 26 décembre.