Les autorités soudanaises refusent de revoir leur décision d’expulser du pays, deux responsables de haut rang de l’Organisation des Nations Unies.
«Il est hors de question que nous revenions sur la décision de renvoyer ces deux responsables onusiens et il n’y a rien que le Conseil de sécurité des Nations Unies puisse faire, sachant que nous agissons selon la charte de l’ONU», a martelé dimanche devant les journalistes, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Karti.
La sortie médiatique du chef de la diplomatie de Khartoum intervient en réponse à la protestation de l’ONU qui, par la voix de son secrétaire général, Ban Ki-Moon, avait appelé «le gouvernement du Soudan à revenir sur sa décision immédiatement» en l’exhortant «à coopérer pleinement avec toutes les entités des Nations Unies actuellement présentes dans le pays».
Ban Ki-Moon a qualifié d’«inacceptable», l’expulsion de membres du personnel de l’ONU qui mènent leurs missions conformément aux attributions de la Charte des Nations Unies, au moment où Khartoum brandit également cette même Charte pour justifier sa décision.
«La décision d’expulser les deux responsables de l’ONU relève d’un droit souverain garanti par la Charte des Nations Unies», a expliqué Ali Karti, précisant que le gouvernement de son pays ne fait acception de personne lorsqu’il s’agit de punir des dépassements vis-à-vis des mandats bien établis.
L’ordre de quitter le Soudan, prononcé le jeudi 25 décembre, concerne précisément le coordinateur de l’ONU et du programme humanitaire au Soudan, Ali Zaatari, et la directrice du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour le Soudan, Yvonne Helle.
Khartoum justifie l’expulsion par les propos qu’auraient tenus Ali Zaatari, sur les colonnes d’un journal norvégien, et qui porteraient atteinte au Soudan, ainsi qu’à son président, Omar El-Béchir. Mais au niveau de l’ONU, les raisons de cette décision n’étaient pas encore claires.