Le gouvernement camerounais a démenti samedi les informations faisant état d’une crise humanitaire au Cameroun particulièrement dans les régions anglophones où sévit une guerre séparatiste.
Le ministre camerounais en charge de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji a déclaré qu’«il n’y a pas de crise humanitaire au Cameroun, à l’occasion de l’envoi par le président Paul Biya d’un convoi spécial de 100 camions transportant des vivres, des kits sanitaires et du matériel de couchage en faveur des déplacés internes desdites zones.
Certains organismes spécialisés parlent d’environ 600.000 déplacés internes dans le Nord-Ouest et le Sud-ouest du pays, alors que le ministre assure que le Cameroun ne compte à ce jour, que 152.000 déplacés internes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, et environ 6000 à 9000 déplacés internes dans les autres régions du pays.
Atanga a aussi dénoncé le rôle trouble de certains organismes humanitaires, estimant que «la gestion de l’action humanitaire dans les pays en crise, est un business de gros mensonge et surtout un fonds de commerce».
Il a ajouté que dans « les zones sous conflit, les forces de défense et de sécurité ont interpellé des véhicules censés transporter des blessés ou de l’aide, mais qui aidaient en réalité, au déplacement des séparatistes activement recherchés ainsi que des armes et munitions».
Dans le cadre des recommandations du dialogue national d’octobre dernier, les députés camerounais ont adopté récemment un projet de loi sur la décentralisation qui accorde un statut spécial aux deux régions anglophones du pays.
Ces régions seront désormais autorisées, si la loi est approuvée par le Sénat et promulguée, à élaborer des politiques publiques dans les domaines de l’éducation et de la justice, a précisé la radio camerounaise.
La crise a commencé en novembre 2016, avec essentiellement des revendications d’enseignants ou de juristes, qui demandaient pour la plupart un retour au fédéralisme, avant de se transformer en revendication de l’indépendance et la proclamation d’un nouvel État, l’Ambazonie par la minorité anglophone.