Le président du Congrès panafricain des jeunes patriotes (COJEP) en Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé, poursuivi pour actes de torture, homicides volontaires et viol, a été condamné par contumace, ce lundi à Abidjan, à 20 ans de prison, 10 ans de privation de ses droits civiques et 200 millions de FCFA de dommages et intérêts à verser aux parents des victimes.
Un mandat d’arrêt national a été par ailleurs lancé à l’encontre de cet ancien ministre de la jeunesse. Actuellement en liberté conditionnelle à La Haye, Blé Goudé attend l’examen de l’appel formulé par la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), après son acquittement début 2019. Cette juridiction internationale l’a jugé pour crimes contre l’humanité.
Les faits relatifs à ces différentes poursuites remontent à la période de la crise postélectorale de 2010-2011 qui avait causé la mort de plus de 3.000 personnes. Les autorités ivoiriennes avaient transféré en 2014, Blé Goudé à la CPI pour son jugement.
Ce lundi, les avocats du leader du COJEP ont choisi de boycotter le procès, estimant que les faits reprochés à leur client ont déjà été jugés par la CPI. Alors que ledit procès devait s’ouvrir le 18 décembre dernier, la défense avait déjà dénoncé une « violation flagrante » des droits de l’ancien ministre, du fait de son absence.
Blé Goudé lui-même s’est dit « surpris par ce verdict » de la justice de son pays. La sentence est tombée une semaine après l’émission par Abidjan d’un autre mandat d’arrêt lancé contre l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, accusé d’avoir préparé « une insurrection civile et militaire » pour s’accaparer du pouvoir.
Ces deux hommes politiques et anciens camarades, s’étaient rencontrés fin novembre à la Haye et avaient manifesté leur intention d’œuvrer ensemble pour le bien de la Côte d’Ivoire.
Le week-end dernier, le président Alassane Ouattara a prévenu que la loi sera appliquée à toute personne qui tentera de déstabiliser la Côte d’Ivoire.