Le ministre algérien de l’Energie Youcef Yousfi a demandé dimanche à l’OPEP de réduire sa production de pétrole pour essayer d’enrayer la chute du prix de l’or noir dont dépend fortement l’économie algérienne.
M.Yousfi a clairement affirmé que L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, dont l’Arabie Saoudite est le chef de file, doit intervenir dans l’immédiat pour corriger les déséquilibres. L’objectif, selon le ministre algérien, est de procéder notamment à une coupe de la production OPEP afin de faire remonter les prix et défendre les revenus de ses pays membres.
D’autre part, M. Yousfi estime que les prix du pétrole pourraient évoluer entre 60 et 70 dollars en 2015, et qu’ils pourraient retrouver les 80 dollars en 2016 si l’OPEP réussissait à trouver un accord pour réduire la cadence de production actuelle.
Les cours de l’or noir ont en effet perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la saison estivale, passant de 115 dollars le baril à environ 55 dollars pour le WTI, sous l’effet conjugué de l’abondance de l’offre et de la faiblesse de la demande mondiale.
Plusieurs spécialistes estiment que le laisser faire de l’Arabie Saoudite au sujet de la production pétrolière est une politique visant à rendre moins compétitive sur le long terme la production de pétrole non conventionnel, dont les Etats Unis sont le plus gros producteur mondial. D’autres voient en cette politique de l’autruche une manière de déstabiliser l’économie de la Russie et de l’Iran, deux pays qui entretiennent une relation relativement tendue avec l’Arabie Saoudite.
De nombreux pays, également membres de l’OPEP, à l’exemple de l’Algérie, se retrouvent contraints de réajuster leurs politiques économiques pour faire face à cette situation de crise. A contrario, les pays non producteurs de pétrole, beaucoup plus nombreux à l’échelle mondiale, se frottent les mains au sujet de cette réduction des prix de l’or noir.