Le candidat du Mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM G-15), Umaro Sissoco Embalo a été élu président de la Guinée-Bissau après avoir remporté le second tour de la présidentielle par 53,55% des suffrages, d’après les résultats provisoires communiqués ce mercredi 1er janvier par la Commission nationale électorale (CNE).
«Je déclare qu’Umaro Sissoco Embalo est le vainqueur de ce second tour », a fait savoir le président de la CNE, José Pedro Sambu qui présentait les résultats provisoires du scrutin, dans un hôtel placé sous très haute protection à Bissau, la capitale.
Son rival, Domingos Simoes Pereira, qui était en première position au premier tour avec 40,13% des voix, n’a obtenu que 46,45% des suffrages au second tour. Ce leader du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), a contesté les résultats et dénoncé une «fraude électorale».
«Les résultats provisoires qui viennent d’être proclamés sont pleins d’irrégularités, de nullité et de manipulations, qui [constituent] une fraude électorale. Un tel résultat, nous ne pouvons pas l’accepter», a-t-il déclaré devant ses militants, promettant d’apporter «toutes les preuves qui démontrent que les résultats ont été changés» au profit d’Embalo. Il a aussi annoncé un possible «recours en annulation».
Plus de 760.000 électeurs étaient appelés ce dimanche 29 décembre à choisir leur président entre les deux anciens Premiers ministres sous la présidence de José Mario Vaz. Selon la CNE, le taux d’abstention s’est élevé à 27,33%, légèrement supérieur au premier tour.
Le président sortant Vaz, candidat indépendant à sa propre succession, était arrivé quatrième lors du premier tour. Il a soutenu Embalo.
Le président élu Embalo est un spécialiste des questions de défense et géostratégiques. Il occupe le poste de la vice-présidence au sein du MADEM, une formation politique mise en place par 15 dissidents du PAIGC.
«Je serai un président de la concorde nationale», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il a «besoin de tous les Bissau-guinéens pour faire une nouvelle Guinée-Bissau».
Embalo a, par ailleurs, tendu la main au président guinéen Alpha Condé pour travailler ensemble.
«Je ne peux pas avoir la haine envers lui juste parce qu’il ne m’aimait pas. Il a tout fait pour que je ne sois pas président. Mais dès lors que les Bissau-Guinéens m’ont élu, les attaques entre lui et moi, c’est fini», a confié le nouveau président à une télévision privée sénégalaise.