Le gouvernement centrafricain et la Mission onusienne de maintien de la paix en Centrafrique (MINUSCA) ont annoncé, mardi 31 décembre, leur décision de faire du quartier PK5 de la capitale Bangui une zone sans armes illégales.
Pour y parvenir, les forces de sécurité centrafricaines et les casques bleus mèneront régulièrement les patrouilles conjointes à la recherche des armes à feu illégales dans ce quartier, a indiqué le ministre centrafricain de la Sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara, à l’issue d’une réunion entre le gouvernement, la MINUSCA et les représentants du PK5.
Les policiers municipaux seront aussi mis à contribution pour surveiller les marchés dans le PK5, une artère commerciale de la capitale, à majorité musulmane et reconnu pour ses violents affrontements entre les groupes d’autodéfense qui assurent la sécurité du quartier et les commerçants.
Jeudi 26 décembre, au moins une trentaine de personnes ont été tuées et d’autres blessées, et de nombreuses boutiques incendiées, lors des affrontements entre les deux parties. Un ras-le-bol des commerçants étranglés par les taxes instaurées par les milices armées, a été à l’origine de ces violences.
Cette fois-là, les rebelles ont exigé une taxe sur la vente des produits des festivités de fin d’année, que les vendeurs n’ont pas voulu cautionner. Selon la presse locale, l’on assiste aujourd’hui à une montée en puissance des commerçants qui possèdent également des armes à feu illégales pour se défendre voire même imposer leur diktat.
«Toute personne armée sera désarmée ou neutralisée», a prévenu, pour sa part, Dili Aminou Alao, porte-parole de la MINUSCA, appelant ainsi ceux qui détiennent des armes à les déposer.
Les habitants du PK5 ne cessent de réclamer un retour à la paix et attendent des autorités d’assumer leurs responsabilités pour les protéger.