Le président américain Donald Trump a mis en garde jeudi son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan contre toute «interférence étrangère» en Libye alors que le Parlement turc vient d’autoriser le déploiement de troupes militaires turques dans ce pays déjà en guerre.
«Les deux dirigeants ont évoqué des questions bilatérales et régionales. Le président Trump a souligné que l’interférence étrangère compliquait la situation en Libye», a précisé la Maison Blanche dans un bref compte-rendu de l’appel.
Lors d’une session extraordinaire du parlement turc tenue hier jeudi, 325 députés ont voté pour et 184 contre ce texte qui donne à l’armée turque un mandat pour intervenir en Libye, valable pendant un an, a indiqué le président de l’Assemblée nationale turque, Mustafa Sentop.
Les principaux partis d’opposition ont voté contre le texte adopté jeudi, arguant qu’une intervention militaire en Libye pourrait déstabiliser la région et entraîner la Turquie, qui a perdu plusieurs dizaines de soldats en Syrie, dans un nouveau bourbier.
Le gouvernement turc affirme agir en réponse à un appel à l’aide du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, confronté à une offensive de l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, qui s’efforce de prendre le contrôle de Tripoli.
Le vote du Parlement turc s’inscrit dans le cadre d’un rapprochement entre Ankara et le GNA, illustré par un accord de coopération militaire et sécuritaire et un accord controversé de délimitation maritime conclus fin novembre entre Erdogan et al-Sarraj.
Mercredi, le vice-président turc, Fuat Oktay a affirmé que l’armée turque était «prête», ajoutant néanmoins, que la nature et l’ampleur du déploiement seraient déterminées par «les développements au sol».
La Libye est devenue le théâtre d’une lutte d’influence entre deux camps: d’un côté, la Turquie et le Qatar, qui appuient le Gouvernement d’union nationale (GNA), et de l’autre l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte, qui soutiennent les forces de l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, qui s’efforce de conquérir la capitale, Tripoli.