Une manifestation d’étudiants congolais contre la hausse des frais de scolarité, a été dispersée lundi, par la police sur le campus de l’université de Kinshasa, la plus importante de la République démocratique du Congo (RDC).
D’après les manifestants, les frais sont passés de 253.000 à 490.000 francs congolais pour certaines classes et de 210.000 à 410.000 Francs congolais pour d’autres classes, d’où cette manifestation de colère afin d’exiger que ces montants soient revus à la baisse, vu la conjoncture économique actuelle que connait le pays.
La police a tiré des coups de sommation et fait usage de bombes à gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires qui commençaient à manifester par la violence.
«Les étudiants voulaient descendre au centre-ville, ils ont le droit de manifester mais doivent le faire sans violence et à l’intérieur de leur campus universitaire. Nous faisons tout pour éviter les dégâts mais les manifestants se montrent aussi très violents», a déclaré le général Sylvano Kasongo, chef de la police à Kinshasa.
Selon un bilan donné par la police, 9 personnes ont été blessées dont 7 graves, 11 personnes interpellées dont 5 étudiants, des bâtiments vandalisés dont une banque et un véhicule incendié. Des chiffres qui ont déplu au ministre de la Jeunesse, Billy Kambale, affirmant que cet usage de la force est «inacceptable».
En novembre 2018, deux étudiants sont morts après avoir été blessés par balle par des policiers lors de manifestations sur le campus de l’Université de Kinshasa (Unikin), pour la fin de la grève de leurs professeurs entamée depuis deux mois.
Une organisation de défense des droits de l’homme, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), s’était alors déclarée très préoccupée par «la répression brutale de la manifestation des étudiants par la police».
«Les balles réelles sont interdites sur les sites universitaires. J’exige une peine exemplaire contre les policiers responsables des tirs qui ont engendré la mort » des étudiants, avait réagi à l’époque le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Steve Mbikayi, sur son compte Twitter.