L’Union européenne a promis mercredi au chef du gouvernement libyen Fayez al-Sarraj d’«intensifier ses efforts » pour une solution pacifique en Libye, au moment où le chef de la diplomatie allemande s’inquiète que ce pays en proie au chaos, puisse devenir «une seconde Syrie».
«L’Union européenne soutient pleinement le processus de Berlin et toutes les initiatives des Nations Unies visant à trouver une solution politique globale à la crise en Libye», affirme le Conseil européen dans un communiqué publié à l’issue de plusieurs réunions avec al-Sarraj.
Fayez al-Sarraj a rencontré mercredi à Bruxelles le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, le président du Conseil européen, Charles Michel ainsi que le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.
Borrell a averti que la situation était «très dangereuse» en Libye, après avoir condamné mardi, «l’ingérence de la Turquie» dans le conflit libyen.
«Nous voulons empêcher la Libye de devenir le théâtre d’une guerre par procuration. Et faire en sorte que la Libye ne devienne pas une seconde Syrie», a lancé le ministre allemand Maas, a l’issue de la réunion.
La Libye est plongée dans le chaos depuis un soulèvement soutenu par l’Otan en 2011, qui s’est soldé par la mort du dictateur Mouammar Kadhafi.
Les forces de l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar, qui ont le soutien des Emirats arabes unis, de l’Egypte et de la Russie, ont pris le contrôle de la ville côtière de Syrte dans le cadre de leur offensive pour conquérir Tripoli et évincer le GNA.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont appelé à un cessez-le-feu en Libye à partir du 12 janvier, selon une déclaration commune publiée à l’issue d’une rencontre à Istanbul mercredi.
Les deux chefs d’Etat exhortent en outre les différentes parties à «s’asseoir immédiatement à la table des négociations dans l’objectif de mettre un terme aux souffrances du peuple libyen», ajoute la même source.
La Turquie a annoncé dimanche qu’elle avait commencé à envoyer des militaires en Libye pour soutenir le GNA, au moment où les forces de Haftar avancent sur le terrain et se trouvent aux portes de Tripoli, la capitale.
Une conférence internationale est prévue en janvier à Berlin afin de trouver une solution pacifique dans le cadre du processus politique mené sous l’égide des Nations Unies.