Le Parlement tunisien a refusé, vendredi, d’accorder sa confiance au gouvernement proposé par le Premier ministre Habib Jemli, une personnalité issue du parti d’inspiration islamiste Ennahda, contraignant le président Kaïs Saied à trouver urgemment un nouveau chef du gouvernement.
Selon la Constitution tunisienne, le chef de l’Etat dispose de 10 jours pour engager des consultations lui permettant de trouver « la personnalité jugée la plus apte de former un gouvernement dans un délai maximum d’un mois ».
Le Parlement, issu du scrutin législatif du 6 octobre, compte des députés de plusieurs partis rivaux. La formation Ennahda, bien que vainqueur de ce scrutin, ne détient que 54 sièges sur 217. Habib Jemli avait engagé des négociations avec d’autres partis en vue de former une coalition gouvernementale, mais la démarche s’était soldée par un échec.
Ce désormais ex-Premier ministre avait ainsi opté pour un cabinet de personnalités indépendantes, choisies « sur la base de la compétence, l’intégrité (…) et leur capacité à la concrétisation » ; lequel cabinet n’a pas reçu le quitus du Parlement.
Les yeux sont désormais fixés sur le président de la République. Ce dernier a entamé une série de concertations, dès le lendemain du rejet de l’équipe de Habib Jemli. Un communiqué officiel indique Kaïs Saïed a commencé par un entretien avec le président de l’Assemblée des représentants du peuple (Parlement), Rached Ghannouchi, également président du parti Ennahdha.
« Cette réunion s’inscrit dans le cadre des consultations dictées par le chapitre 89 de la Constitution, dans le sillage des résultats du vote relatif à l’octroi de la confiance au gouvernement qui a eu lieu hier au Parlement (un vote de non-confiance) », affirme le communiqué.
Au cas où la nouvelle personnalité choisie échouait à former un gouvernement où à avoir la confiance du Parlement, Kaïs Saïed procéderait à la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple et convoquerait des élections législatives anticipées.