La récente querelle entre la Chine et le Zimbabwe à propos des chiffres de l’aide bilatérale que Pékin accorde à Harare pour maintenir à flots son économie en crise, n’a pas créé de brouilles entre les deux pays.
En visite à dans la capitale zimbabwéenne, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s’est engagé ce dimanche à renforcer la coopération avec le Zimbabwe.
En novembre, le gouvernement zimbabwéen avait révélé n’avoir reçu que 3.6 millions de dollars d’aide bilatérale de la Chine entre janvier et septembre 2019, soit loin derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Visiblement froissé, Pékin avait reproché à Harare de sous-estimer son aide, avançant un chiffre de 136,8 millions de dollars d’aide, soit près de 40 fois plus que ce que prétendaient les autorités.
Yi s’est entretenu dimanche avec son homologue Sibusiso Moyo, lors de la dernière étape de sa tournée en Afrique, qui l’a amené également en Egypte, Djibouti, Erythrée et au Burundi.
Le ministre chinois n’a pas mentionné d’aide financière, mais a salué la coopération «gagnant-gagnant» entre la Chine et le Zimbabwe dans les domaines des infrastructures, de l’agriculture et des mines, et a promis d’explorer de nouvelles pistes de coopération.
La Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique et au Zimbabwe, sa présence est particulièrement visible depuis que les occidentaux ont infligés des sanctions au régime de l’ex-président Robert Mugagepour non-respect des droits de l’Homme.
«La Chine a aidé l’Afrique à construire plus de 130 installations médicales, 45 stades, et plus de 170 écoles au cours des cinq dernières années», a déclaré M. Yi à la presse à Harare.Cette coopération n’est pas du goût des opposants qui dénoncent des abus. Des partis d’opposition au Zimbabwe accusent en effet le gouvernement de céder minerais et autres ressources naturelles à la Chine en échange de son aide financière. Ils accusent en outre les entreprises chinoises d’abuser des travailleurs locaux et de les sous-payer.
Le pays d’Afrique australe de 15 millions d’habitants s’est enlisé, depuis vingt ans, dans une crise économique et financière catastrophique. La situation de ses populations s’est encore aggravée récemment avec le retour de l’hyperinflation, des coupures d’électricité, des pénuries de produits comme la farine, le carburant et les médicaments, et la sécheresse.