L’Angola tient à recouvrer les fonds (environ un milliard de dollars) dont la fille de l’ancien président, Isabel dos Santos, est accusée de détournement, et pourrait, pour cela, engager des procédures pour la saie de ses avoirs à l’étranger.
Si le mois dernier, un tribunal a ordonné le gel de ses avoirs, comptes bancaires et participations dans plusieurs sociétés en Angola, la justice précise qu’elle n’exclut pas la possibilité d’envisager d’étendre la décision à l’étranger. Elle « n’hésitera pas à recourir à de tels mécanismes si nécessaire », a fait savoir un porte-parole du ministère public.
Isabel dos Santos aurait détourné cet argent pendant qu’elle était à la tête de la puissante compagnie pétrolière nationale (Sonangol). Elle et son mari Sindika Dokolo, d’origine congolaise, sont soupçonnés, par le parquet, d’avoir détourné un milliard de dollars de Sonangol et Sodiam (diamants) au profit de leurs affaires privées.
Pourtant, cette femme de 46 ans, considérée comme la plus riche d’Afrique par le magazine américain Forbes, nie en bloc toutes les accusations à son encontre et dénonce des « mensonges », « fake news » et « faux témoignages ». « Je n’ai jamais bénéficié d’un milliard de dollars sorti du porte-monnaie des Angolais », continue-t-elle d’assurer.
Isabel dos Santos devra aussi mener un autre combat. La semaine dernière, la justice portugaise a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ses opérations financières. Le processus a été déclenché après une plainte pour blanchiment d’argent, déposée par l’eurodéputée socialiste portugaise Ana Gomes.
Les enfants de l’ex-président José Eduardo dos Santos (qui a régné pendant trente-huit ans sur le pays) sont dans la tourmente judiciaire depuis l’accession au pouvoir du président Joao Lourenço qui a fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités. José Filomeno dos Santos, demi-frère d’Isabel, limogé de la tête du Fonds souverain angolais, fait également face à la justice.