La femme la plus riche d’Afrique, Isabel dos Santos, fille de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos, n’exclut pas de suivre les pas de son père en briguant la magistrature suprême.
« C’est possible », a-t-elle indiqué au cours d’un entretien accordé à un média portugais et diffusé mercredi par la radio-télévision publique portugaise (RTP). Isabel dos Santos répondait à la question de savoir si elle serait intéressée par la présidence dans son pays. « Je ferai tout ce que j’aurais à faire pour défendre et servir ma terre et mon pays », a-t-elle ajouté.
Cette déclaration intervient dans un contexte où la milliardaire est accusée par la justice angolaise d’avoir détourné, avec son époux et un homme d’affaires portugais, plus d’un milliard de dollars des comptes des entreprises publiques de pétrole (Sonangol) et de diamants (Endiama). Les faits auraient eu lieu pendant qu’elle était encore à la tête de la Sonangol.
Le mois dernier, un tribunal de Luanda a ordonné la saisie de ses biens, de ses comptes bancaires et de ses actifs dans plusieurs entreprises angolaises. Depuis, la femme d’affaires de 46 ans, dénonçant les accusations à son encontre, ne cesse de se défendre à travers la presse et les réseaux sociaux, accusant, à son tour, l’actuel pouvoir de « règlement de comptes ».
Le nouveau président João Lourenço, arrivé au pouvoir en 2017, a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Dans ce cadre, plusieurs proches de son prédécesseur, occupant des postes stratégiques, ont été démis de leurs fonctions.
« Nous ne pouvons pas utiliser la corruption, ou la prétendue lutte contre la corruption, de façon sélective pour neutraliser ceux qui, selon nous, pourraient être de futurs candidats politiques… Il s’agit de la lutte pour le pouvoir », a-t-elle reproché au cours de l’interview.
Pourtant Isabel a toujours défendu que sa famille n’était pas une dynastie politique et que sa vie était dans les affaires. Pour certains observateurs, l’hypothèse de lorgner la présidence pourrait être née de ses soucis judiciaires, comme pour tenir tête au pouvoir en place.
La fille de l’ex-président est aussi, depuis la semaine passée, sous le coup de possibles poursuites judiciaires au Portugal où une eurodéputée socialiste a déposé une plainte auprès du procureur général pour blanchiment d’argent.