Le président burundais, Pierre Nkurunziza a, une nouvelle fois, essuyé un échec dans le procès en diffamation qu’il avait intenté contre France 3 et trois présumés complices dont le célèbre avocat belge Bernard Maingain et l’écrivain burundais David Gakunzi, pour un reportage sur la situation politique au Burundi.
Ce jeudi, la Cour d’appel de Paris a confirmé le jugement de première instance, qui avait débouté ce chef d’Etat en avril dernier.
L’affaire remonte à 2016 lorsque France 3 avait diffusé un reportage intitulé « Le Burundi en proie à des violences extrêmes », s’appuyant sur des images qui seraient tournées à Karuzi, au nord de Bujumbura la capitale, lesquelles montraient des violences commises contre des opposants burundais. La chaîne accusait ainsi le régime burundais de mener « une répression impitoyable contre les opposants ».
Mais pour Nkurunziza, les vidéos montrant des personnes parlant le haoussa, une langue non parlée au Burundi, n’étaient pas tournées dans son pays, mais quelque part en Afrique de l’Ouest.
Le tribunal correctionnel de Paris avait débouté, le 5 avril passé, ce chef d’Etat de sa demande, considérant que le reportage poursuivi ne visait pas la personne du président burundais et n’était donc pas diffamatoire à son encontre.
Le Burundi traverse une crise politique depuis que Nkurunziza avait annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat, considéré comme anticonstitutionnel par l’opposition. Il avait été réélu en juillet de la même année. Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts.