Des milliers de Gambiens ont manifesté ce jeudi 16 janvier dans la capitale Banjul pour réclamer le retour de leur leader, l’ancien président Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale depuis janvier 2017.
Le parti de Jammeh, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction APRC, à l’origine de la manifestation, exige le respect d’un accord conclu avec l’Union Africaine, la CEDEAO et l’ONU.
Dans cet accord, les parties signataires s’engageaient à œuvrer pour le respect de la sécurité et des droits de Yahya Jammeh, et notamment celui de rentrer dans son pays en tant que citoyen et ancien président. Cet ancien chef d’Etat a dirigé la Gambie pendant 22 ans.
D’ailleurs les manifestants se sont dirigés vers le siège de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples pour y déposer une pétition destinée à l’Union africaine.
Les partisans de l’ex-chef d’Etat ne veulent rien savoir des témoignages accablants des victimes des violences atroces commises sous le régime de Jammeh, que la Commission Vérité et Réconciliation est en train de recueillir depuis une année.
Certains ont clamé haut et fort que la situation est plus difficile dans le pays, sous le régime du président Barrow. Raison pour laquelle ils exigent le retour de « Babili Mansa », surnom mandingue donné à Jammeh et qui signifie « le bâtisseur ».
En réaction de l’initiative des supporters de Jammeh, ceux qui défendent les victimes de l’ancien régime tiennent également à manifester, et le rendez-vous est pris pour le 23 janvier.
Rappelons que dimanche 12 janvier, des milliers de Gambiens ont également défilé pour soutenir le maintien au pouvoir de l’actuel président. Ce dernier s’était engagé de ne servir que pendant trois ans, au lieu de cinq ans, et d’organiser, après ce délai, un nouveau scrutin présidentiel. Les partisans de son départ lui demandent ainsi de respecter son engagement, mais Barrow a changé d’avis et envisagerait même un deuxième mandat.