La justice angolaise est déterminée à « utiliser tous les moyens » pour ramener la milliardaire Isabel dos Santos en Angola, où elle est accusée de détournement de fonds publics, a déclaré lundi le procureur général du pays, Helder Pitra Gros.
« Nous utiliserons tous les moyens possibles et nous activerons tous les mécanismes internationaux pour ramener Isabel dos Santos dans le pays », a déclaré le magistrat, interrogé sur les ondes de la radio nationale.
La milliardaire Isabel dos Santos, fille de l’ex-président angolais déjà sous le coup d’une enquête judiciaire dans son pays, est accusée d’avoir « siphonné les caisses du pays », dans une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) publiée dimanche 19 janvier. Un tissu de « mensonges », selon elle.
Les 36 médias internationaux membres du consortium, parmi lesquels la BBC, le New York Times ou Le Monde, ont mobilisé 120 journalistes dans une vingtaine de pays pour exploiter une fuite de 715 000 documents et révéler « comment une armée de sociétés financières occidentales, d’avocats, de comptables, de fonctionnaires et de sociétés de gestion ont aidé » cette femme de 46 ans « à cacher des avoirs aux autorités fiscales ».
Le mois dernier, un tribunal de Luanda a bloqué les comptes bancaires et des avoirs angolais d’Isabel dos Santos. La justice angolaise la soupçonne d’avoir détourné, avec son époux, le Congolais Sindika Dokolo, plus d’un milliard de dollars des comptes des entreprises publiques Sonangol (pétrole) et Endiama (diamant) pour nourrir ses affaires privées.
Mme dos Santos, qui ne vit plus en Angola, a catégoriquement nié ces allégations et affirmé ne jamais avoir été informée des poursuites lancées contre elle.
Le procureur général a affirmé lundi qu’elle avait « reçu notre notification (de poursuites) un jour et la nuit suivante elle a quitté le pays », sans préciser de dates. « Les raisons pour lesquelles elle n’a pas répondu à nos notifications sont très claires », a-t-l ajouté.
Depuis sa mise en cause, Isabel dos Santos attribue l’enquête qui la vise à un « règlement de comptes politique » ourdi par le président angolais Joao Lourenço, qui a succédé en 2017 à son père Jose Eduardo dos Santos.
Son avocat a également réfuté les accusations de l’ICIJ, dénonçant auprès du journal britannique The Guardian une « attaque parfaitement coordonnée » par le dirigeant actuel de l’Angola, João Lourenço.