Le Parlement burkinabè a adopté à l’unanimité, ce mardi 21 janvier, une loi qui autorise le gouvernement de recruter de volontaires locaux dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les recrutés auront à leur disposition des armes légères.
Le vote est intervenu après une attaque, la veille, dans la province du Sanmatenga (nord du pays), qui s’est soldée par la mort de trente-six civils.
Selon un communiqué du ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, un groupe armé terroriste a fait irruption dans un marché du village de Nagraogo, y a abattu trente-deux personnes, avant de tuer quatre autres au niveau du village d’Alamou.
Devant ces violences meurtrières jihadistes, qui deviennent de plus en plus régulières, Ouagadougou veut aussi la contribution de la population dans la lutte contre le terrorisme.
Les volontaires, âgés de 18 ans au moins, seront recrutés dans leurs zones de résidence, après approbation des populations locales, en assemblée générale. Ils seront placés sous la tutelle du ministre de la Défense, Moumina Chériff Sy, et des anciens combattants.
Après une formation militaire de 14 jours, portant sur l’armement, les tactiques de base, l’éducation civique et morale, les règles de discipline, les principes d’usage des armes et le respect des droits de l’homme, ces recrutés exerceront des missions de surveillance, d’information et de protection.
Le ministre a expliqué qu’ils auront la tâche de fournir des informations et de défendre le territoire sur leur lieu de résidence en cas d’attaque, en attendant l’arrivée des forces de défense et de sécurité.
Sur le terrain, il sera mis à leur disposition des armes légères, des moyens de communication et des moyens d’observation. Leur engagement sera d’une durée d’un an renouvelable.
Le président Roch Marc Christian Kaboré a décrété un deuil national de 48 heures allant du mercredi 22 au jeudi 23 janvier. Durant cette période, les drapeaux seront mis en berne sur tous les édifices publics et les manifestations à caractère récréatif sont interdites.
Les attaques jihadistes au Burkina ont déjà fait plus de 750 morts et 560 000 déplacés depuis 2015. Les forces de l’ordre, sous-équipées et mal entraînées, ont du mal à faire face à la situation.