Trois civils ont été tués jeudi au cours d’affrontements entre habitants et forces de l’ordre à Labé, au centre de la Guinée-Conakry, l’un des foyers de la protestation en cours depuis trois mois dans le pays contre un nouveau mandat du président sortant, Alpha Condé.
Le bilan de ces affrontements s’élève à trois morts par balle et au moins une dizaine de blessés, d’après le maire de la ville de Labé, Mamadou Aliou Laly Diallo qui a imputé les tirs aux forces de sécurité.
Les forces de l’ordre ont tiré sur une ambulance et tué son conducteur qui partait dans une mosquée de Labé pour transporter le corps d’une des deux précédentes victimes, a précisé le maire Diallo.
Le collectif qui mène le mouvement de protestation n’avait pas appelé à la mobilisation jeudi. Mais les tensions sont demeurées fortes à Labé, livrée aux affrontements, selon son maire.
Mi-octobre, un collectif de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile a fait descendre à plusieurs reprises, des dizaines voire, des centaines de milliers de personnes dans la rue. Il réclame que le président Alpha Condé renonce à son projet de se représenter à l’élection présidentielle de fin 2020, alors que la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Le mouvement a donné lieu à des heurts à plusieurs reprises. Les protestataires ont attaqué des gendarmeries, des postes de police et des bâtiments publics. Des scènes de saccage ont été rapportées, et des officiels évacués pour échapper aux violences.
Par ailleurs, la campagne pour les élections législatives prévues le 16 février a débuté le jeudi 16 janvier à minuit et se poursuivra jusqu’au 14 février, selon un décret présidentiel.
L’opposition, qui voit dans ces législatives, une manœuvre du président Condé pour renforcer son pouvoir, a annoncé qu’elle boycotterait le scrutin et en empêcherait sa tenue, à cause de divergences avec le pouvoir sur son organisation.