De nombreux manifestants réclamant le départ du président gambien Adama Barrow ont été arrêtés dimanche à Banjul, la capitale de la Gambie, à la suite de heurts avec la police.
La police a procédé dimanche à plus de 100 arrestations et ceux qui soutiennent le mouvement « Three years Jotna » demandant la démission de l’actuel chef de l’Etat. ils devront faire face à des «conséquences graves», a affirmé le gouvernement dans un communiqué.
Bien qu’il n’y ait pas eu aucun décès, «certaines personnes ont subi des blessures ne mettant pas leur vie en danger, dont 18 membres des forces de sécurité et sept civils », selon la même source.
Des heurts ont éclaté lorsque les manifestants ont voulu dévier de leur itinéraire pour se rapprocher du centre de la capitale gambienne.
La police a fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser et les manifestants ont répliqué en lançant des pierres sur les forces de l’ordre et en allumant des pneus sur la voie rapide menant au centre-ville.
Expliquant l’avoir jusqu’ici toléré, le gouvernement considère à présent le collectif anti-présidentiel comme « un mouvement subversif, violent et illégal » et lui «interdit à jamais d’agir sur le territoire de la Gambie», selon le communiqué.
Ce mouvement a «toutes les caractéristiques d’un groupe déterminé à renverser illégalement le président élu constitutionnellement, Adama Barrow», ajoute le texte.
Investi par une coalition de l’opposition pour défier le président Yahya Jammeh, qui dirigeait cette ancienne colonie britannique d’Afrique de l’Ouest d’une main de fer depuis 22 ans, Adama Barrow a remporté la présidentielle du 1er décembre 2016.
Selon la charte fondatrice de la « Coalition 2016 », le nouveau président devait diriger un gouvernement provisoire pendant trois ans, avant d’organiser une nouvelle élection à laquelle il ne pourrait pas se présenter.
Mais il assure à présent que «personne ne pourra (le) forcer à quitter la présidence avant 2021», s’attirant les foudres de ses anciens compagnons, qui l’accusent de «trahison».