La France a appelé lundi les Etats-Unis à maintenir leur soutien militaire aux efforts antijihadistes de Paris dans le Sahel, sans toutefois recevoir de garanties de la part de Washington.
«Le soutien américain à nos opérations est d’une importance cruciale et sa réduction limiterait gravement l’efficacité de nos opérations contre les terroristes», a déclaré la ministre française des Armées, Florence Parly, à l’issue d’une rencontre au Pentagone avec le ministre américain de la Défense Mark Esper.
«Aucune décision n’a encore été prise», a souligné M. Esper au cours d’une conférence de presse commune avec Mme Parly, qui s’était déplacée à Washington pour tenter de convaincre le Pentagone de ne pas retirer ses moyens militaires du Sahel.
«Nos amis au Sahel sont dans une situation où notre assistance est cruciale, et j’ai exprimé l’espoir que les Etats-Unis et la France continuent à les soutenir», a déclaré Mme Parly.
Le chef du Pentagone a appelé d’autres pays européens à apporter leur soutien à la France au Sahel. «Cela pourrait compenser les changements auxquels nous procédons», a-t-il dit.
Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a récemment prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, au moment même où le président français Emmanuel Macron réunissait le G5-Sahel en France pour relancer les efforts de cette coalition qui rassemble le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie.
Les Etats-Unis comptent entre 6.000 et 7.000 soldats dans l’Ouest du continent mais aussi à l’Est, notamment en Somalie. Un retrait américain d’Afrique de l’Ouest constituerait un coup dur pour les 4.500 soldats français de l’opération Barkhane, déployés au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
Washington fournit en effet à Barkhane des capacités de renseignement et de surveillance, notamment grâce à ses drones, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.