Un attentat suicide s’est produit mardi à Tobrouk dans l’Est de la Libye, blessant trois députés et plusieurs autres personnes présentes devant l’hôtel qui abrite le parlement provisoire libyen, le seul reconnu par la communauté internationale.
Le porte-parole de l’assemblée nationale libyenne, Farradj Hachem a déclaré à la presse que l’explosion de la voiture piégée a eu lieu dans le parking de l’hôtel, alors même que les députés étaient en session dans une salle située non loin de là.
Malgré les nombreuses mesures de sécurité dont bénéficie la zone de Tobrouk, les milices rebelles libyennes ont réussi pour la première fois à atteindre en plein cœur le dernier symbole unificateur libyen. Le Parlement provisoire est la seule institution encore en place après le chaos qui a suivi la chute du régime de Kadhafi fin 2011. En effet, parmi les précautions mises en place par les autorités de la région pour défendre cette zone sensible, figurent, entre autres, les deux points de contrôle qui barrent l’accès à l’hôtel hébergeant la Chambre des représentants.
Le Premier ministre libyen reconnu par la communauté internationale, Abdallah Al Thinni ainsi que les membres du parlement ont été obligés de s’établir dans la ville de Tobrouk après avoir été chassés de Tripoli par les islamistes de la milice «Fajr Libya » (Aube de la Libye) en août dernier.
De leur côté, les miliciens contrôlant la capitale libyenne ont réussi à instaurer leur propre parlement, sans pour autant recevoir l’appui des puissances occidentales. La situation reste très tendue dans ce pays riche en pétrole, dirigé désormais par deux gouvernements et des Parlements rivaux, les uns proches de la puissante coalition des milices « Fajr Libya » et les autres reconnus par la communauté internationale.
Depuis l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, après une révolte populaire de huit mois, le pays est livré aux milices rivales formées d’anciens rebelles sans que les autorités de transition parviennent à rétablir l’ordre.