Des dizaines de Soudanais ont manifesté mardi à Khartoum pour réclamer le retour au pays de leurs proches recrutés selon eux, par une entreprise des Emirats arabes unis comme gardes de sécurité mais envoyés par la suite combattre en Libye et au Yémen.
Des groupes d’hommes et de femmes se sont rassemblés devant le ministère soudanais des Affaires étrangères, arborant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «nos fils ne sont pas à vendre», ou «ramenez nos fils».
Plusieurs manifestants ont déclaré à la presse que leurs proches avaient obtenu des visas pour les Emirats arabes unis à la suite d’annonces de recrutement de gardes de sécurité, sur les journaux soudanais, pour le compte d’une compagnie émiratie appelée «Black Shield».
De son côté, le ministère des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué qu’il était en contact avec Abou Dhabi pour régler la question «concernant le recrutement de citoyens soudanais comme gardes de sécurité par une entreprise privée des Emirats».
«Les familles affirment que leurs contrats ont été violés, certains d’entre eux ayant été transférés par l’entreprise vers des champs pétroliers libyens», ajoute le ministère.
Mardi soir, une cinquantaine de jeunes soudanais revenus d’Abou Dhabi ont tenu un sit-in devant l’ambassade des Emirats à Khartoum, promettant d’occuper les lieux jusqu’à ce que tous ceux qui ont été recrutés par l’entreprise émiratie reviennent au Soudan.
Selon un rapport publié en décembre par l’ONU, cinq groupes armés soudanais et quatre groupes armés tchadiens ont fourni des milliers d’hommes pour combattre en Libye.
Un rapport distinct de l’ONU sur le Soudan publié en janvier affirme que de nombreux combattants arabes du Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie à une guerre civile depuis 2003, et du Tchad voisin combattent comme «mercenaires» à titre individuel en Libye.