Le gouvernement soudanais a accepté de remettre à la Cour pénale internationale (CPI), l’ancien président Omar el-Béchir et trois autres personnalités, présumés auteurs ou commanditaires des crimes commis au Darfour, a révélé mardi un haut responsable soudanais.
«Ceux qui ont été accusés par la CPI doivent y aller», a affirmé dans un communiqué, Mohamed Al-Taayichi, membre du Conseil souverain soudanais.
De son côté, le porte-parole du Conseil Souverain du Soudan, Ahmed Hassan a confirmé devant la presse, l’accord entre Khartoum et la CPI, précisant que l’objectif visé par cette décision est d’instaurer la justice et une paix durable dans l’ensemble du Soudan.
«Nous avons donc convenu que nous soutenions pleinement la CPI et nous avons convenu… que les quatre criminels recherchés devaient être remis à la CPI», a-t-il déclaré.
Une délégation du gouvernement soudanais venait d’évoquer cette extradition, lors de ses négociations avec les chefs des groupes rebelles du Darfour, à Juba, la capitale du Sud-Soudan.
Incarcéré à Khartoum depuis sa destitution en avril 2019, el-Béchir, 67 ans, est recherché par la Cour de La Haye, pour des crimes au Darfour (ouest), durant un conflit meurtrier qui a éclaté en 2003 avec des insurgés issus de minorités ethniques qui s’estimaient marginalisées.
Le premier mandat d’arrêt contre Omar El-Béchir avait été émis en 2009. Cinq chefs d’accusation sont retenus contre lui : crimes contre l’humanité (pour meurtre, extermination, torture et viol entre autres exactions), crimes de guerre (pour pillage et attaques contre des populations civiles) et trois chefs d’accusation de génocide à l’encontre des ethnies Four, Masalit et Zaghawa.
Les trois autres personnes sont poursuivies par la CPI pour les mêmes chefs d’accusation sont Ahmed Haroun, Abdelrahim Mohammad Hussein et Ali Kosheib.
Arrivé au pouvoir par coup d’état en 1989, Béchir a lui-même été destitué lors d’un putsch militaire en avril 2019, après plusieurs mois de manifestations contre son régime dans l’ensemble du pays.