La justice portugaise a décidé de geler les avoirs de l’ancienne patronne de la société pétrolière publique Sonangol, Isabel dos Santos, à la demande de la justice angolaise dans le cadre d’une enquête sur la mauvaise gestion et le détournement de fonds durant son mandat à la tête de Sonangol, rapporte mardi, le quotidien portugais Expresso.
La justice angolaise enquête notamment sur des transferts d’un montant de 115 millions de dollars qui seraient partis des comptes de Sonangol pour aller vers une société à Dubaï contrôlée par Isabel dos Santos qui n’a pas encore réagi officiellement à cette accusation.
Fin décembre 2019, la justice angolaise avait annoncé le gel préventif de ses avoirs, une mesure – contestée par la fille de l’ex-président angolais – visant à obtenir le paiement à l’État angolais, d’un préjudice estimé à 1,1 milliard de dollars.
Quelques jours après, le Portugal avait annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour faire la lumière sur les fonds angolais investis dans le pays. Mi-janvier, les révélations des «Luanda Leaks» ont levé le voile sur les dessous de l’empire financier d’Isabel dos Santos et de son mari Sindika Dokolo.
Le 19 janvier une trentaine de médias membres du Consortium International des Journalistes d’Investigation, dont la BBC, le New York Times et Le Monde, ont publié une enquête concluant que la femme d’affaires angolaise aurait «siphonné l’économie» de son pays et accumulé de manière frauduleuse une fortune estimée à 2,1 milliards de dollars.
La fille de l’ex-président angolais Eduardo dos Santos, a porté plainte contre plusieurs médias ayant publié l’enquête «Luanda Leaks» sur l’origine de sa fortune.
«Je réfute les allégations infondées et les affirmations fausses et j’informe avoir entamé les démarches pour agir légalement contre l’ICIJ et les partenaires de l’ICIJ», a indiqué dans un communiqué, Isabelle dos Santos, proclamée femme la plus riche d’Afrique par le magazine américain Forbes.