Les députés européens ont condamné ce jeudi la crise sociopolitique actuelle en Guinée-Conakry, à travers le vote d’une résolution aux allures de réquisitoire contre le pouvoir du président Alpha Condé.
Dans ce texte, le parlement européen se dit «particulièrement préoccupé» par les atteintes massives aux droits de l’Homme dans le pays d’Alpha Condé, notamment les libertés d’expression, de manifestation et de réunion.
Il déplore également «l’intimidation des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, des ONG, des opposants au régime et les tirs à balles réelles sur des manifestants ».
Un vent de protestation souffle en Guinée depuis octobre 2019, contre un projet de réforme constitutionnelle initié par le président Alpha Condé, soupçonné par son opposition, de vouloir s’ouvrir la porte à un troisième mandat consécutif.
Ces mouvements de contestation ont été régulièrement violemment réprimés par les forces de l’ordre, le bilan fait état de plus d’une vingtaine de manifestants tués par balle. C’est dans ce contexte tendu que des élections législatives, couplées avec le référendum constitutionnel, sont annoncées pour le 1er mars prochain.
L’Union européenne a fait constater ce jeudi que ce calendrier électoral «divise profondément la Guinée», appelant «de manière claire à ce que l’unité et la paix en Guinée prévalent sur les intérêts partisans ».
L’UE se dit aussi «prête à faciliter un dialogue inclusif en Guinée en partenariat avec les acteurs régionaux comme les Nations unies, l’Union africaine et la CEDEAO», se gardant pour le moment, de brandir la menace des sanctions.